En temps de confinement, nous avons toutes et tous ressenti l’envie du voyage, le prix attaché à la liberté de mouvement, le désir du lointain. Or, c’est bien plutôt la liberté de voyager dont nous avons fait l’expérience en Europe depuis 1990 qui semble, à l’échelle historique, constituer l’exception. En outre, le goût du voyage interroge les distinctions établies par les mots et les usages entre différentes formes de mobilité, choisies ou subies, individuelles ou collectives : on n’entend en effet jamais parler d’« envie d’exode », de « déportation spirituelle » ou d’« émigration d’études » ! Les mots ici disent que la « mobilité », parfois célébrée comme un impératif social global, demande à toujours être indexée aux contextes sociaux, politiques et culturels dans lesquels elle s’inscrit ; ils nous invitent à relativiser la liberté de circulation si célébrée par l’Europe : qui a la possibilité, les moyens et l’autorisation de se déplacer ?<
Le thème du « voyage » met ainsi en tension un terme (ou plutôt deux, en questionnant aussi les dissonances entre « voyage » et « Reise ») et la thématique des mobilités : pourquoi, de deux trajets équivalents, l’un sera-t-il « voyage » et l’autre pas, selon l’époque, selon le lieu géographique et social, selon le type de texte qui en parle, ou encore selon telle ou telle tradition littéraire ? Ce thème invite donc à une interrogation interdisciplinaire et franco-allemande des cadres (de la langue à la loi, de l’économique à l’écologique, etc.) qui structurent l’effectuation et la catégorisation des mobilités des hommes et des femmes – ainsi qu’à une réflexion sur l’historicité de ces cadres.
Les intérêts de cette école seront:
- La découverte d' approches conceptuelles et pratiques variées
- Un entraînement au travail collectif dans un environnement franco-allemand et international construit autour de l’interdisciplinarité
- Bénéficier d’un regard neuf sur son travail
Des chercheurs et chercheuses confirmées représentant différentes disciplines proposeront des interventions et seront disponibles pour des séances de tutorat personnalisé. Les doctorantes et doctorants auront à présenter brièvement leur recherche. L’originalité de cette école d’été réside dans le temps réservé à des travaux de groupe inventifs destinés à l’élaboration de réflexions transversales, à l’imagination en commun de modes de restitution originaux et collectifs lors de la séance finale, et plus généralement à un « remue-méninges » permettant à chacun de dépasser les frontières de son propre projet, sur un mode réflexif et plaisant.
Modalités de candidature
- Le français et l’allemand sont les langues de travail. La maîtrise au moins passive des deux langues est attendue.
- Les candidat.e.s s'engagent à participer à la totalité de la manifestation. Un certificat sera délivré afin de pouvoir valider cette formation auprès de leur université.
- Les jeunes chercheur.e.s qui souhaitent participer à cette école d’été doivent s’inscrire (ou renouveler leur inscription) au CIERA pour l'année en cours.
- Les personnes intéressées devront candidater en cliquant sur le bouton "candidatez" en haut à droite. Le dossier de candidature à télécharger sur le site (en un seul fichier PDF) doit comporter un CV scientifique (max. deux pages), une lettre de motivation d'une page maximum ainsi qu'un court résumé des travaux de recherche (max. 8000 signes espaces compris).
Pour plus d'informations sur l'évènement et pour candidater, cliquez iCI.